Rat volant

Lorsqu'elle se trouve dans son perchoir, la chauve-souris frugivore jamaïcaine a un système de reproduction connu sous le nom de "polygynie défensive des ressources". En d'autres termes, les mâles revendiquent une zone comme territoire et les femelles sélectionnent les meilleurs territoires pour s'y percher et s'y accoupler. Les mâles subadultes peuvent rester dans leurs perchoirs natals tandis que les femelles peuvent les quitter pour se rassembler avec d'autres femelles ailleurs. Dans les grottes où il y a suffisamment de sites de perchage, on observe une certaine "polygynie défensive des femelles". Dans ce cas, les mâles du harem défendent activement les femelles pendant les saisons de reproduction et attaquent les mâles satellites qui se perchent dans les murs et les plafonds des grottes. Cependant, elles tolèrent les mâles qui leur sont subordonnés dans leurs harems. Les mâles satellites sont plus fréquents dans les grands groupes que dans les petits groupes et les mâles dominants et subordonnés coopèrent pour défendre les femelles du harem. Dans les grands groupes, les mâles dominants peuvent être les pères des subordonnés. Lorsque les chauves-souris partent à la recherche de nourriture, ce sont les mâles dominants qui sont les premiers à partir vers les sites de perchage et les derniers à revenir. Au crépuscule, les mâles passent beaucoup de temps à voler près des arbres où ils se sont perchés, déplaçant tout intrus. Les chauves-souris frugivores jamaïcaines sont les plus actives à minuit, après quoi l'activité commence à diminuer. Lorsqu'elle est capturée, une chauve-souris frugivore de la Jamaïque avertit ses congénères par un cri de détresse composé d'une longue série d'impulsions d'une durée typique de 15 kHz. La chauve-souris frugivore de la Jamaïque réagit également aux cris de détresse d'autres espèces et à ses propres cris enregistrés. La chauve-souris frugivore est considérée comme une chauve-souris chuchotante et émet trois impulsions FM de faible intensité pendant le vol et au repos. La reproduction de la chauve-souris frugivore jamaïcaine est bimodale et polyestrale, les naissances dépendant de l'abondance des fruits. Les femelles mettent bas deux fois par an, avec un jeune en moyenne à chaque naissance. Les accouplements sont plus nombreux à la fin de la saison humide et les naissances ont lieu pendant les mois secs. Le développement embryonnaire peut être retardé au cours de la deuxième saison de reproduction, mais la parturition a lieu au cours de la période de reproduction suivante. Les testicules des mâles grossissent lorsque les femelles entrent en œstrus. Les testicules ont tendance à être légèrement plus gros chez les mâles du harem que chez les célibataires et les canines ont tendance à être plus usées chez les premiers. La copulation n'a lieu que 2 à 25 jours après les naissances précédentes. Les petits nés dans un harem peuvent parfois être engendrés par des mâles satellites ou subordonnés, en fonction de la taille du groupe. La gestation dure généralement de 3,5 à 4 mois, mais peut atteindre 7 mois en cas de retard du développement embryonnaire. La femelle met bas en se perchant et le nouveau-né émerge sans aide, la tête la première. Les mères mangent le placenta. Les mères portent leurs petits lorsqu'ils sont âgés d'un jour, mais les laissent ensuite dans l'aire de repos pour la journée. Les mamelons de la femelle s'élargissent pendant la période d'allaitement. Les petits sont sevrés au bout de 15 jours. Les jeunes acquièrent une dentition complète et permanente à 40 jours et peuvent voler à 50 jours, lorsque leurs avant-bras sont complètement développés. Les femelles sont sexuellement matures à l'âge de huit mois et les mâles à l'âge de douze mois.

Elle vit dans des forêts tropicales caducs broussailleuses, et est connue pour bâtir une sorte de tente avec des plantes de la famille des Araceae et des Palmae. Elle vit également parfois dans des arbres creux, des grottes et le feuillage des forêts. À partir de la fin des années 1970, des recherches sur ces chauves-souris ont été menées sur l’île Barro Colorado, une réserve naturelle gérée par le Smithsonian Tropical Research Institute (STRI) au Panama. Plus de 10 000 individus de cette espèce ont été capturés, marqués et mesurés dans le cadre du projet BCI mené par la scientifique Élisabeth Kalko.