Pic noir

Le pic se nourrit en utilisant son bec pour marteler des arbres morts pour déterrer des fourmis charpentières et des larves de coléoptères. La sélection des aliments est relativement prévisible, étroite et cohérente chez cette espèce. Comme tous les pics, cette espèce a un cou spécialement adapté contenant des muscles très forts, ce qui lui permet de hacher sans fin l'écorce des arbres. En raison de la taille de son bec, de sa grande taille et de la grande puissance physique de cet oiseau, il peut accéder à ses proies assez profondément dans un arbre. Afin de se positionner correctement, il a des pattes courtes et trapues, ainsi que de longues griffes acérées et des plumes de la queue très raides. Le pic choisira plus que probablement pour son nid un arbre atteint d'une maladie fongique, comme la pourriture cardiaque, bien que certains utilisent un arbre vivant et sain. Une fois qu'un trou a été fait, le pic noir s'écaille vers le bas à travers le tronc de l'arbre, créant une chambre de nidification, la seule doublure étant les copeaux de bois créés tout au long du processus. Les fouilles du pic noir abritent de nombreuses autres espèces d'oiseaux et de mammifères et sont donc considérées comme une espèce «clé de voûte» dans de nombreux habitats de son aire de répartition. Il fournit non seulement des habitats pour d'autres espèces, mais contrôle également les populations d'insectes perce-bois, contribuant ainsi à protéger les arbres. Lorsque le nid est prêt, la femelle dépose une seule couvée de deux à huit œufs, la moyenne étant de quatre à six. Le nid est généralement creusé dans un peuplier ou un pin vivant. Le couple reproducteur incube à tour de rôle les œufs, partageant également les tâches d'alimentation et de couvaison des poussins une fois qu'ils ont éclos. Les oisillons peuvent se frayer un chemin jusqu'à l'entrée du nid afin d'être nourris en premier. Après 18 à 35 jours, les jeunes pics noirs quittent le nid, restant avec les adultes pendant une semaine supplémentaire.

L'aire de répartition du pic noir s'étend à l'est de l'Espagne dans toute l'Europe, à l'exception de la Grande-Bretagne, de l'Irlande et du nord de la Scandinavie. Il est également originaire de certaines parties de l'Asie, y compris la Corée, le Japon et la Chine, et au Moyen-Orient, y compris l'Iran et le Kazakhstan. Les limites sud de l'aire de répartition de ce pic se trouvent en Espagne et en Italie, et il a également été enregistré comme vagabond au Portugal. L'espèce est généralement plus rare et de distribution plus discontinue dans la partie asiatique de son aire de répartition. Le pic noir se trouve principalement dans les régions boisées, avec une préférence pour les forêts étendues et matures, y compris les forêts de conifères, tropicales, subtropicales et boréales. Il est très répandu dans les forêts montagneuses et de plaine. Il est plus susceptible de se produire dans les bois marginaux près des habitations humaines pendant la saison de non-reproduction. Cette espèce a été observée à des altitudes comprises entre 100 et 2 400 m (330 et 7 870 pi).

Le Pic noir bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Il est inscrit à l'annexe I de la directive Oiseaux de l'Union européenne. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l'utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l'acheter. Les mesures sont équivalentes dans d'autres pays, dont la Belgique. Un autre volet de la protection du Pic noir concerne ses sites de nidification et ses arbres à loges. L'enjeu pour le Pic noir et les espèces hôtes est important. Pour l'illustrer, un suivi de 15 ans dans des forêts de Wallonie en Belgique permet de tirer des enseignements du maintien des arbres à loges lors des exploitations forestières (Colmant 2010). Non seulement le nombre de loges augmente progressivement, ce qui favorise les reproductions du Pic noir mais aussi celles des espèces hôtes tels le Pigeon colombin (Columba oenas), le Choucas des tours (Corvus monedula), ainsi que celles d’autres espèces d’Oiseaux, de Mammifères et d'Hyménoptères. Les résultats suggèrent que l’augmentation du nombre de loges se poursuit avec la mesure conservatoire et que celles-ci sont occupées par un cortège d’espèces de plus en plus diversifiées au fil des ans.