Cormoran aptère

Ce cormoran unique est endémique des îles Galapagos, en Équateur, où il a une aire de répartition très restreinte. Il se trouve sur seulement deux îles; Fernandina et les côtes nord et ouest d'Isabela. La distribution est associée à la remontée saisonnière du courant de fond équatorial s'écoulant vers l'est (ou courant de Cromwell) qui fournit une eau froide riche en nutriments à ces îles occidentales de l'archipel. La population a subi de graves fluctuations; L'événement El Niño-Oscillation australe (ENSO) de 1983 a entraîné une réduction de 50% de la population à seulement 400 individus. Cependant, la population s'est rapidement rétablie et était estimée à 900 individus en 1999. Cette espèce habite les côtes rocheuses des îles volcaniques sur lesquelles elle se trouve. Il se nourrit dans les eaux côtières peu profondes, y compris les baies et les détroits. Les cormorans incapables de voler sont extrêmement sédentaires, restant la plupart ou la totalité de leur vie et se reproduisant sur des tronçons locaux de côtes de plusieurs centaines de mètres de long. Leur nature sédentaire se traduit par une différenciation génétique entre les principales colonies, et en particulier entre Fernandina et l'île Isabela.

Ces cormorans ont évolué sur un habitat insulaire exempt de prédateurs. N'ayant pas d'ennemis, prenant sa nourriture principalement en plongeant le long des rivages riches en nourriture, et n'ayant pas besoin de se rendre dans les aires de reproduction, l'oiseau est finalement devenu incapable de voler. En effet, les ailes emprisonnant de l'air parmi les rémiges ont probablement été un inconvénient pour les cormorans qui plongent depuis la surface. Cependant, depuis leur découverte par l'homme, les îles ne sont pas restées exemptes de prédateurs: chats, chiens et cochons ont été introduits dans les îles au fil des ans. De plus, ces oiseaux n'ont pas peur des humains et peuvent facilement être approchés et ramassés. Dans le passé, les chiens sauvages introduits représentaient une grande menace pour l'espèce d'Isabela, mais ils ont depuis été éradiqués de l'île. L'introduction future de rats ou de chats à Fernandina est une menace potentielle énorme pour l'espèce. La pêche au filet constitue actuellement une menace pour l'espèce; cela réduit non seulement la disponibilité de la nourriture du cormoran, mais entraîne souvent la capture et la mort d'oiseaux dans les filets. L'eau froide saisonnière a façonné la stratégie de reproduction des cormorans incapables de voler. Une élévation de plusieurs degrés de la température de surface de la mer pendant la saison de reproduction ou persistant tout au long de la saison de reproduction (c'est-à-dire pendant les événements ENSO) entraîne un faible succès de reproduction. Les événements ENSO semblent avoir augmenté en fréquence et en gravité au cours des dernières décennies, probablement associés au changement climatique. Une grande marée noire constituerait une menace. Cependant, bien que la population de cormorans incapables de voler soit petite et son aire de répartition limitée, la capacité de l'espèce à se reproduire rapidement peut lui permettre de se remettre des catastrophes tant que la population reste au-dessus d'un niveau critique. Le cormoran incapable de voler est l'un des oiseaux les plus rares au monde. Un relevé effectué par la station de recherche Charles Darwin en 2004 a indiqué que l'espèce a une population d'environ 1 500 individus. En 2009, BirdLife International a fixé le nombre d'individus du cormoran incapable de voler à seulement 900 individus, même si une estimation plus récente en 2011 était de 1679 individus. Elle était autrefois classée en danger par l'UICN, mais des recherches récentes montrent qu'elle n'est pas aussi rare qu'on le croyait auparavant et que sa population s'est stabilisée. Par conséquent, elle a été déclassée dans la catégorie Vulnérable en 2011. Toutes les populations de cette espèce se trouvent dans le parc national et la réserve marine des Galapagos; en outre, l'archipel a été désigné comme site du patrimoine mondial en 1978. La station de recherche Charles Darwin a surveillé régulièrement l'espèce pour suivre les fluctuations des effectifs au fil du temps. Les propositions de conservation comprennent la poursuite des programmes de surveillance annuels, la restriction des visites humaines dans l'aire de répartition de l'espèce et la prévention de la pêche avec des filets dans l'aire d'alimentation de l'oiseau.