Kétoupa de Blakiston
Une espèce de Bubo Nom scientifique : Bubo blakistoni Genre : Bubo
Kétoupa de Blakiston, Une espèce de Bubo
Nom botanique: Bubo blakistoni
Genre: Bubo
Photo By Ayuwat Jearwattanakanok
La description
C'est un très grand hibou à l'aspect puissant et trapu dont la longueur est comprise entre 60 et 72 cm pour une envergure pouvant aller de 180 à 190 cm et un poids avoisinant généralement les 4 kg ou plus. Le dimorphisme sexuel est notable au niveau du poids de la femelle, supérieur d'en moyenne un kilogramme à celui du mâle. La teinte dominante du plumage est brun-crème. Les parties supérieures sont brunes rayées de noir brunâtre. Les ailes sont brun-chamois à brun-crème et fortement barrées de jaune terne, de même que la queue qui arbore des barres beige. Les parties inférieures sont brun jaunâtre. La poitrine fournie est chamois clair avec des nuances brunes plus ou moins vives, pouvant aller jusqu'à un roux éteint. De plus elle est ornée d'ondulations plus sombres que le reste du corps. Les tarses blancs sont emplumés, les doigts nus couverts d'écailles râpeuses qui retiennent les poissons. Le disque facial est peu marqué par des plumes brun foncé ou chamois clair selon les individus. Les sourcils, le contour des yeux et la base du bec sont plus pâles. Les plumes du cou sont plus claires, formant comme un collier. La tête aux aigrettes bien ébouriffées paraît assez petite par rapport à l'ensemble du corps. Les yeux sont jaune vif, le regard alerte. Le bec est grisâtre et plus sombre à son bout. Les juvéniles ont un premier duvet blanc, au bout du dixième jour apparaît un masque noir autour des yeux. Les jeunes en âge de voler ont d'abord un plumage brun grisâtre avec des zones claires aux contours indistincts. Le vol de ce rapace ichtyophage est bruyant et peut s'entendre jusqu'à 50 à 100m. Néanmoins il est leste, l'oiseau alternant des phases battues et des planés.
Taille
72 cm
Habitudes alimentaires
Les proies favorites de ce grand-duc restent les poissons, même de grande taille, mais il capture aussi volontiers des amphibiens, des crustacés et d'autres invertébrés aquatiques. Par ailleurs, dans les régions qu'il habite les hivers sont rudes et les cours d'eau généralement gelés une grande partie de l'année, parfois inaccessibles ; dans ces conditions, ce grand-duc complète son régime alimentaire avec des mammifères, jusqu'à la taille d'un lièvre. Pour pêcher il n'hésite pas à pénétrer franchement dans l'eau glacée, protégé par ses pattes emplumées, en "sautant" sur sa proie. Il peut également se poster à l'affût depuis un perchoir avant de s'élancer sur la proie qu'il a repérée serres en avant. Généralement il chasse de nuit. Toutefois il peut aussi adopter des mœurs crépusculaires, voire sortir de jour si les pêches ont été infructueuses durant la nuit. Par ailleurs, lorsque vient le gel, on peut observer les oiseaux se rassembler par petits groupes autour des trous dans la glace, là où l'eau est accessible.
Type de régime
Carnivore
Informations générales
Zone de Distribution
Ce grand-duc est endémique des confins de l'Asie du Nord-Est. On le rencontre dans l'Extrême-Orient russe, du sud-est de la Sibérie jusqu'au nord du Japon, dans les îles Kouriles et Sakhaline, dans une partie de la Corée du Nord et en Chine en Mandchourie. Il est inféodé aux forêts de conifères matures de la taïga humide et aux cours d'eau où il trouve sa principale source d'alimentation. C'est ainsi qu'on retrouve la plupart des oiseaux le long des zones ripariennes de grands fleuves comme l'Amour ou dans les régions de ses affluents comme l'Oussouri. Il peuple également les îles, et particulièrement Hokkaidō au Japon, et les côtes rocheuses au nord de son aire de répartition sibérienne.
Statut des espèces
Néanmoins des mesures de conservation ont été prises ces dernières décennies pour tenter d'enrayer le déclin de l'espèce. Ainsi par exemple, à Hokkaidō dans le cadre d'un plan de conservation lancé dès 1984 les zones où nichent ces grand-ducs ont été soigneusement délimitées et sont surveillées, des nichoirs ont aussi été installés à l'usage des oiseaux. De même, les ponts et les poteaux des lignes électriques ont été aménagés de telle sorte que les oiseaux puissent les éviter. En effet, la collision avec des poteaux électriques et autres constructions humaines est une cause non négligeable de mortalité chez tous les grands rapaces nocturnes. En Russie et en Chine des parcs naturels ont été créés pour protéger le hibou pêcheur et les différents sites de ponte soigneusement répertoriés - malheureusement il apparaît que la majorité de ces sites se trouve en dehors des zones protégées qui existent actuellement. Par ailleurs l'effort de conservation se joue aussi sur le plan de la sensibilisation du grand public à la situation critique de ce rapace, ici incontestablement servi par son charisme. On peut donner plusieurs exemples d'engagements des États sur le territoire desquels est présente cette espèce en faveur de sa promotion auprès du public et de la nécessité de la protéger. C'est ainsi que différents timbres ont été régulièrement émis par le Japon représentant un certain nombre d'espèces emblématiques du patrimoine naturel japonais, dont le grand-duc de Blakiston. De même, la Russie où il est inscrit dans le "Livre rouge de la Fédération de Russie", c'est-à-dire l'équivalent de la Liste rouge de l'UICN pour les espèces animales et végétales menacées sur le territoire de la Fédération, a émis des timbres et des pièces de monnaie commémoratives avec notamment pour symbole le grand-duc de Blakiston. On peut également trouver dans des zoos du Japon des grands-ducs de Blakiston, autre moyen de faire connaître ce bel oiseau au public en même temps que sont menés des essais de reproduction en captivité. En outre il est possible, d'après de récentes recherches, que les effectifs de ce grand-duc aient été sous-estimés et que la population soit plus vivace. Ainsi il apparaît que les nombreuses mesures de conservation et de sensibilisation entreprises ont permis semble-t-il dans les dernières années une légère amélioration de l'effectif de l'espèce. Toutefois cette amélioration reste très relative et la survie de l'oiseau toujours aussi incertaine. En effet, la sensibilisation ne conduit pas toujours à des actions, et les mesures de conservation, comme celles déployées au Japon dont il a été question ci-dessus, sont très contraignantes et coûteuses; des ornithologues ont pu même remettre en cause leur pertinence et la possibilité de les étendre dans la durée et provoquer une véritable dynamique de croissance viable sur le long terme . La situation du grand-duc de Blakiston demeure donc complexe car si des mesures ont été prises et que la conscience de l'impératif de lutter pour sa survie s'est étendue, il n'en demeure pas moins qu'un futur serein pour l'espèce est loin d'être assuré à ce jour et la menace d'extinction n'est pas écartée. Ce sont donc les années qui viennent qui nous diront si ce hibou, déjà mythique parmi la communauté des ornithologues, rejoindra ou non la liste des espèces devenues un mythe car disparues.
Photo By Ayuwat Jearwattanakanok
Scientific Classification
Phylum
Cordés Classe
Oiseaux Ordre
Rapaces nocturnes Famille
Strigidés Genre
Bubo Species
Kétoupa de Blakiston